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Des conférenciers au collège de La Roche

Mercredi 23 mars après-midi. Malgré une coupure de courant, Wapone Cawidrone n’est pas déstabilisé car il connait son sujet et le contexte de Maré. Originaire de Ténane, il enseigne à l’Ecole Supérieure du Professorat et de l’Education depuis 15 ans, après avoir sillonné pendant 15 autres années la Nouvelle Calédonie en tant qu’animateur pédagogique.
Devant un parterre d’une quarantaine de personnes de la communauté éducative du premier et second degré et de parents, Wapone Cawidrone déclare d’emblée que « l’enfant n’est pas que culture. L’enfant kanak est avant tout un enfant, comme les autres ». Si son contexte socio-culturel fonde son identité, ce professeur en culture océanienne et kanak dit combien « il est important que l’élève soit considéré dans son ensemble ». Pendant plus de 2 heures, le conférencier défendra cette approche systémique et engagera régulièrement le débat autour de quatre composantes : biologique, cognitive, affective et enfin socio-culturelle. « L’individu est un être unique qui ne peut se comprendre qu’au travers de ces 4 sphères qui interagissent » conclura-t-il.
Les chefs d’établissements se satisfont du calendrier choisi et des échanges auxquels ils ont assisté. « C’est un rappel des fondamentaux pour bien engager l’année, nécessaire aux nouveaux arrivants comme aux plus anciens. C’était une volonté partagée avec le principal de Tadine de proposer à nos équipes éducatives l’approche d’un spécialiste. Nous souhaitons qu’ils aient une grande connaissance de l’enfant de manière à mieux l’appréhender dans leurs apprentissages. Cette conférence est un début », précise Murielle Magne, principale du collège de La Roche.

Après cette première conférence introductive, les deux chefs d’établissement poursuivent dans la voie d’une meilleure connaissance de l’enfant et des us et coutumes kanak.

Vendredi 25 mars matin. Adèle Buama, native de Rôh, fait profiter les élèves de 3è de La Roche de son expérience et de son engagement dans l’avenir de son pays. « Ma préoccupation première est la jeunesse kanak, son émancipation sociale, familiale, politique, professionnelle, économique et culturelle dans cette adéquation entre coutume et modernité » affiche la formatrice.
Pendant 2 heures, elle invite les élèves à participer à de nombreux exercices de réflexion sur la position de l’homme et de la femme kanak, la signification du nom du père, les dates qui marquent l’histoire de la Calédonie de 1841 à nos jours, ce qui définit l’homme kanak,… Formatrice empathique, elle les bouscule, les pousse à s’ouvrir, à prendre conscience qu’ils ont une identité dont ils peuvent et doivent être fiers. Les élèves, d’abord timides, se prêtent aux jeux et s’exposent. « Leurs racines sont les fondations de l’enfant kanak. Il est primordial qu’ils les connaissent et sachent se prémunir de ce qui peut les déraciner » s’inquiète Adèle Buama.

Murielle Magne sait que « l’enfant kanak est riche de sa culture » et veut s’assurer « qu’élèves comme personnels en ont une connaissance suffisante pour exploiter ces richesses ».

Mise à jour : 18 mai 2016